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Les acteurs des réseaux

Les principaux acteurs

Ouverture des marchés et multiplication des acteurs

Suite à la déverticalisation des secteurs électriques et gaziers demandée par l'Union européenne au début des années 2000 afin de garantir un accès non discriminatoire aux réseaux, les acteurs intervenant sur ces réseaux se sont multipliés. Là où un unique acteur pouvait gérer l'approvisionnement électrique par exemple, production, transport, distribution et fourniture sont désormais portés par des acteurs distincts.

Production et fourniture sont des secteurs concurrentiels, il y a ainsi un certain nombre de producteurs et de fournisseurs qui se sont développés depuis l'ouverture à la concurrence. Fin 2018, EDF fournissait 78% des clients et 65% des consommations, d'après la Commission de Régulation de l'Energie (CRÉ) .

A l'inverse, les infrastructures de réseau sont en situation de monopole naturel : ainsi, le réseau de transport est détenu et géré par un unique acteur en France, RTE, et le réseau de distribution, propriété des collectivités, est géré pour 95% par Enedis. Le réseau de distribution subsistant est géré par des Entreprises Locales de Distribution (ELD). Il en existe actuellement 128.

Autres acteurs

LES préfets de département en charge de coordonner les AODE

La loi NOMÉ, loi n° 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant organisation du marché de l’électricité, donne responsabilité aux préfets de coordonner les AODE à l'échelle départementale. En effet, elle est venue compléter l'article L. 2224-31 du code général des collectivités territoriales avec le paragraphe suivant :

Article 21 de la loi NOMÉ :

« Chaque organisme de distribution d'électricité et de gaz transmet à chacune des autorités concédantes précitées un compte rendu de la politique d'investissement et de développement des réseaux prévue au 1° du II de l'article 13 de la loi n° 2004-803 du 9 août 2004 relative au service public de l'électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières. Sur la base de ce compte rendu, les autorités organisatrices établissent un bilan détaillé de la mise en œuvre du programme prévisionnel de tous les investissements envisagés sur le réseau de distribution. Ce programme prévisionnel, qui précise notamment le montant et la localisation des travaux, est élaboré àl'occasion d'une conférence départementale réunie sous l'égide du préfet et transmis à chacune des autorités concédantes. »

 

 

RTE, propriétaire et gestionnaire du réseau de transport d'électricité

En France, le réseau de transport est la propriété de RTE qui a pour mission d'assurer l'équilibre entre production et consommation à chaque instant. Pour cela RTE doit anticiper les investissements à réaliser dans les infrastructures du réseau de transport et doit connaître en temps réel l'état de son réseau, ainsi que les injections et soutirages sur ce réseau. RTE est contrôlé par un organisme indépendant, la CRÉ, qui va notamment approuver son programme annuel d'investissements de manière à garantir un investissement nécessaire au bon fonctionnement du réseau de transport. Par ailleurs, les utilisateurs du réseau de transport sont consultés régulièrement au travers le Comité des Clients Utilisateurs du Réseau de Transport d'Electricité (CURTE).

Les communes, propriétaires des réseaux de distribution d'électricité

La loi du 15 juin 1906 a donné aux communes la responsabilité de l’organisation de la distribution d’électricité sur leur territoire (cette disposition est traduite dans l' article L2224-31 du code général des collectivités territoriales).

Les communes peuvent avoir :

  • gardé cette compétence, auquel cas elles sont signataires du contrat de concession avec leur gestionnaire de réseau de distribution ou elles exercent cette activité directement en régie,
  • ou confié à un syndicat mixte, tel qu'un syndicat d'énergie, ou un établissement public de coopération intercommunale (EPCI).

La loi du 7 décembre 2006 relative au secteur de l'énergie a encouragé, pour des raisons d'efficacité, le regroupement des Autorités Organisatrices de la Distribution d'Électricité (AODE) au sein de syndicats départementaux dans le cas où la compétence relative aux réseaux de distribution publique d’électricité n’est exercée ni par le département, ni par un groupement couvrant le territoire du département, ni par un groupement de collectivités dont la population est au moins égale à un million d’habitants. Malgré tout, il existait, en 2013, 736 concessions dont 537 communales et 199 intercommunales (rapport de la Cour des comptes 2013).

La loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles, dite « loi MAPAM » a renforcé ce regroupement en effectuant le transfert de la compétence distribution des communes vers leur communauté urbaine ou leur métropole.

  • Propriété, l'exception des postes sources :

    L'article L.2224‐31 du code général des collectivités définit ainsi le réseau public de distribution.

    «IV.-Un réseau public de distribution d'électricité a pour fonction de desservir les consommateurs finals et les producteurs d'électricité raccordés en moyenne et basse tension. […] un réseau public de distribution est constitué par les ouvrages de tension inférieure à 50 kV situés sur le territoire de l'autorité organisatrice de la distribution d'électricité »

    L'article L322-4 du code de l'énergie introduit donc une exception dans la propriété des réseaux publics de distribution: les postes sources appartiennent à Enedis lorsqu'elle les exploite.

    "Toutefois, la société gestionnaire du réseau public de distribution, issue de la séparation juridique imposée à Electricité de France par l'article L. 111-57, est propriétaire de la partie des postes de transformation du courant de haute ou très haute tension en moyenne tension qu'elle exploite."

    Le modèle de cahier des charges de contrat de concession entre les AODE et Enedis confirment cette particularité:

    "Conformément aux dispositions de l’article L. 322-4 du code de l’énergie, la partie des postes sources transformant la haute tension en moyenne tension et ses accessoires, intégrés au réseau public de distribution, constituent des ouvrages de ce réseau tels que définis par le présent cahier des charges et sont la propriété du gestionnaire du réseau de distribution. "

les collectivités locales, autorités concédantes du réseau de distribution

Les AODE peuvent être des communes, des établissements publics intercommunaux, des syndicats mixtes, ou encore des départements. Les AODE sont signataires d'un contrat de concession avec le gestionnaire de réseau de distribution pour leur compte ou pour le compte de communes adhérentes. Les AODE peuvent aussi exercer la gestion du réseau en propre via une régie avec laquelle elles peuvent établir un règlement de service.

Les compétences principales des AODE sont de contrôler les missions de service public réalisées sur leur territoire par les gestionnaires de réseau, de réaliser la maîtrise d'ouvrage des travaux d'électrification rurale sur leur réseau et, dans une moindre mesure, certains travaux d'enfouissement des réseaux en milieu urbain. Notons également que les lois Grenelle du 3 août 2009 et du 12 juillet 2010 ont étendu le champ des compétences des collectivités locales aux actions de maîtrise de la demande et à l'aménagement et l'exploitation d'installations de production d'électricité par des sources renouvelables.

Les autorités concédantes participent aux conférences départementales avec les gestionnaires de réseaux de distribution et les services de l'État sous l'égide du Préfet.

La compétence "concession de distribution de gaz et d’électricité" est obligatoire pour les métropoles et les communautés urbaines. Ces EPCI peuvent néanmoins transférer la  compétence  à  un  syndicat  de  communes,  un  syndicat  mixte,  ou  à plusieurs  syndicats  situés  chacun  sur  des  parties  distinctes  de  son  territoire (art.  L5211-61 alinéas 1 et 2 du CGCT). C'est le cas par exemple de plusieurs métropoles (Grenoble-Alpes, Montpellier-Méditerranée, ...) qui peuvent avoir des configurations diverses sur leur territoire, en fonction de la présence antérieure d'un syndicat, par exemple :

  • une ou des communes en régie (ELD sur le territoire) : GEG sur la Ville de Grenoble, CESML sur la Ville de Saint-Martin-de-Londres (Montpellier), etc.
  • une ou des communes AODE avant la création de la Métropole et dont le contrat de concession avec Enedis a été transféré avec le transfert de la compétence de la ville à la Métropole
  • une ou des communes adhérentes au syndicat départemental historique : Syndicat Mixte d'Énergies du Département de l'Hérault, SEDI (syndicat de l'Isère), etc.

La compétence est facultative pour les communautés d'agglomération et les communautés de communes.

Gestionnaires du réseau de distribution

128 ELD ayant des formes juridiques variées

Contrairement au réseau de transport, le réseau de distribution n'est pas géré par un acteur unique qui, de plus, n'en est pas propriétaire. Bien que les AODE puissent avoir la maîtrise d'ouvrage d'une partie des travaux sur le réseau, ce sont bien les gestionnaires du réseau de distribution qui sont responsables au regard de la loi de l'exploitation, de l'entretien et du développement des réseaux de distribution, ainsi que du raccordement des utilisateurs de réseau (producteurs et consommateurs).

Seules les AODE ayant un gestionnaire de réseau autre (régies, SEM ou SICAE) peuvent les avoir conservées. L'article  L111-52 du code de l'énergie dresse la liste exclusive des gestionnaires de réseaux de distribution :

  • Enedis ou les Entreprises Locales de Distribution (ELD) existant au 9 avril 1946 et dont l'autonomie a été maintenue après cette date, pour le territoire métropolitain,
  • EDF, pour les zones non interconnectées.

L'arrêté du 22 octobre 2020 recense 128 ELD en France Métropolitaine dont la forme juridique est très variée : régies, sociétés d'économies mixtes (SEM), sociétés de droit agricole (SICAE) ou  sociétés privées (SA ou SARL). Elles sont souvent très anciennes puisque leur création est antérieure à 1946. En effet, le droit français n'autorise pas les AODE à changer de gestionnaire de réseau de distribution une fois que la gestion a été confiée à Enedis sur le territoire métropolitain.

Article L111-52
Les gestionnaires des réseaux publics de distribution d'électricité sont, dans leurs zones de desserte exclusives respectives :
1° La société gestionnaire des réseaux publics de distribution issue de la séparation entre les activités de gestion de réseau public de distribution et les activités de production ou de fourniture exercées par Electricité de France en application de l'article L. 111-57 ;
2° Les entreprises locales de distribution définies à l'article L. 111-54 ou les entreprises locales de distribution issues de la séparation entre leurs activités de gestion de réseau public de distribution et leurs activités de production ou de fourniture, en application de l'article L. 111-57 ou de l'article L. 111-58 ;
3° Le gestionnaire du réseau public de distribution d'électricité est, dans les zones non interconnectées au réseau métropolitain continental, l'entreprise Electricité de France ainsi que la société mentionnée à l'article L. 151-2.

Les syndicats d'énergie

Les syndicats sont des établissements publics auxquels un ensemble de communes voire tout un département confient certaines de leurs compétences. C'est par exemple le cas en matière de contrôle des concessions et de maîtrise d'ouvrage des réseaux publics de distribution d'électricité. Dans son rapport annuel, la Cour des Comptes relevait en 2013 seulement 55 départements disposant d'un syndicat unique. Sur les autres départements, plusieurs AODE peuvent être présentes sur le territoire : une ou plusieurs villes exerçant la compétence en direct et un ou plusieurs syndicats intercommunaux.
 

CRÉ, le régulateur de l'énergie

La Commission de Régulation de l'Énergie, CRÉ, est l'autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l'Énergie. Ses compétences concernent également le réseau électrique et le raccordement des usagers à celui-ci. Elle a notamment les missions suivantes :

  • Elle fixe les méthodologies utilisées pour établir les Tarifs d’Utilisation des Réseaux Publics d'Électricité (TURPE) [Art. L341-3 du code l'énergie] ;
  • Elle se prononce sur l'évolution de ces même tarifs [Art. L341-3 du code l'énergie] ;
  • Elle précise les conditions de raccordement aux réseaux de transport et de distribution public d'électricité [Art. L134-1 du code l'énergie], pour en savoir plus sur les conditions de raccordement, voir Délibération de la CRE du 12 décembre 2019 ;
  • Elle approuve les barèmes de raccordement des Gestionnaires de Réseaux desservant plus de 100 000 clients [Art. L342-8 du code l'énergie].
  • Elle approuve les programmes d'investissements du Gestionnaire de Réseau de Transport.

Pour en savoir plus :

Dernière Mise à jour : 02/12/2021

Autres acteurs

En cours de rédaction...

Dernière Mise à jour : 02/12/2021

Les acteurs des réseaux

Les principaux acteurs

Ouverture des marchés et multiplication des acteurs

Suite à la déverticalisation des secteurs électriques et gaziers demandée par l'Union européenne au début des années 2000 afin de garantir un accès non discriminatoire aux réseaux, les acteurs intervenant sur ces réseaux se sont multipliés. Là où un unique acteur pouvait gérer l'approvisionnement électrique par exemple, production, transport, distribution et fourniture sont désormais portés par des acteurs distincts.

Production et fourniture sont des secteurs concurrentiels, il y a ainsi un certain nombre de producteurs et de fournisseurs qui se sont développés depuis l'ouverture à la concurrence. Fin 2018, EDF fournissait 78% des clients et 65% des consommations, d'après la Commission de Régulation de l'Energie (CRÉ) .

A l'inverse, les infrastructures de réseau sont en situation de monopole naturel : ainsi, le réseau de transport est détenu et géré par un unique acteur en France, RTE, et le réseau de distribution, propriété des collectivités, est géré pour 95% par Enedis. Le réseau de distribution subsistant est géré par des Entreprises Locales de Distribution (ELD). Il en existe actuellement 128.

RTE, propriétaire et gestionnaire du réseau de transport d'électricité

En France, le réseau de transport est la propriété de RTE qui a pour mission d'assurer l'équilibre entre production et consommation à chaque instant. Pour cela RTE doit anticiper les investissements à réaliser dans les infrastructures du réseau de transport et doit connaître en temps réel l'état de son réseau, ainsi que les injections et soutirages sur ce réseau. RTE est contrôlé par un organisme indépendant, la CRÉ, qui va notamment approuver son programme annuel d'investissements de manière à garantir un investissement nécessaire au bon fonctionnement du réseau de transport. Par ailleurs, les utilisateurs du réseau de transport sont consultés régulièrement au travers le Comité des Clients Utilisateurs du Réseau de Transport d'Electricité (CURTE).

Les communes, propriétaires des réseaux de distribution d'électricité

La loi du 15 juin 1906 a donné aux communes la responsabilité de l’organisation de la distribution d’électricité sur leur territoire (cette disposition est traduite dans l' article L2224-31 du code général des collectivités territoriales).

Les communes peuvent avoir :

  • gardé cette compétence, auquel cas elles sont signataires du contrat de concession avec leur gestionnaire de réseau de distribution ou elles exercent cette activité directement en régie,
  • ou confié à un syndicat mixte, tel qu'un syndicat d'énergie, ou un établissement public de coopération intercommunale (EPCI).

La loi du 7 décembre 2006 relative au secteur de l'énergie a encouragé, pour des raisons d'efficacité, le regroupement des Autorités Organisatrices de la Distribution d'Électricité (AODE) au sein de syndicats départementaux dans le cas où la compétence relative aux réseaux de distribution publique d’électricité n’est exercée ni par le département, ni par un groupement couvrant le territoire du département, ni par un groupement de collectivités dont la population est au moins égale à un million d’habitants. Malgré tout, il existait, en 2013, 736 concessions dont 537 communales et 199 intercommunales (rapport de la Cour des comptes 2013).

La loi du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles, dite « loi MAPAM » a renforcé ce regroupement en effectuant le transfert de la compétence distribution des communes vers leur communauté urbaine ou leur métropole.

  • Propriété, l'exception des postes sources :

    L'article L.2224‐31 du code général des collectivités définit ainsi le réseau public de distribution.

    «IV.-Un réseau public de distribution d'électricité a pour fonction de desservir les consommateurs finals et les producteurs d'électricité raccordés en moyenne et basse tension. […] un réseau public de distribution est constitué par les ouvrages de tension inférieure à 50 kV situés sur le territoire de l'autorité organisatrice de la distribution d'électricité »

    L'article L322-4 du code de l'énergie introduit donc une exception dans la propriété des réseaux publics de distribution: les postes sources appartiennent à Enedis lorsqu'elle les exploite.

    "Toutefois, la société gestionnaire du réseau public de distribution, issue de la séparation juridique imposée à Electricité de France par l'article L. 111-57, est propriétaire de la partie des postes de transformation du courant de haute ou très haute tension en moyenne tension qu'elle exploite."

    Le modèle de cahier des charges de contrat de concession entre les AODE et Enedis confirment cette particularité:

    "Conformément aux dispositions de l’article L. 322-4 du code de l’énergie, la partie des postes sources transformant la haute tension en moyenne tension et ses accessoires, intégrés au réseau public de distribution, constituent des ouvrages de ce réseau tels que définis par le présent cahier des charges et sont la propriété du gestionnaire du réseau de distribution. "

les collectivités locales, autorités concédantes du réseau de distribution

Les AODE peuvent être des communes, des établissements publics intercommunaux, des syndicats mixtes, ou encore des départements. Les AODE sont signataires d'un contrat de concession avec le gestionnaire de réseau de distribution pour leur compte ou pour le compte de communes adhérentes. Les AODE peuvent aussi exercer la gestion du réseau en propre via une régie avec laquelle elles peuvent établir un règlement de service.

Les compétences principales des AODE sont de contrôler les missions de service public réalisées sur leur territoire par les gestionnaires de réseau, de réaliser la maîtrise d'ouvrage des travaux d'électrification rurale sur leur réseau et, dans une moindre mesure, certains travaux d'enfouissement des réseaux en milieu urbain. Notons également que les lois Grenelle du 3 août 2009 et du 12 juillet 2010 ont étendu le champ des compétences des collectivités locales aux actions de maîtrise de la demande et à l'aménagement et l'exploitation d'installations de production d'électricité par des sources renouvelables.

Les autorités concédantes participent aux conférences départementales avec les gestionnaires de réseaux de distribution et les services de l'État sous l'égide du Préfet.

La compétence "concession de distribution de gaz et d’électricité" est obligatoire pour les métropoles et les communautés urbaines. Ces EPCI peuvent néanmoins transférer la  compétence  à  un  syndicat  de  communes,  un  syndicat  mixte,  ou  à plusieurs  syndicats  situés  chacun  sur  des  parties  distinctes  de  son  territoire (art.  L5211-61 alinéas 1 et 2 du CGCT). C'est le cas par exemple de plusieurs métropoles (Grenoble-Alpes, Montpellier-Méditerranée, ...) qui peuvent avoir des configurations diverses sur leur territoire, en fonction de la présence antérieure d'un syndicat, par exemple :

  • une ou des communes en régie (ELD sur le territoire) : GEG sur la Ville de Grenoble, CESML sur la Ville de Saint-Martin-de-Londres (Montpellier), etc.
  • une ou des communes AODE avant la création de la Métropole et dont le contrat de concession avec Enedis a été transféré avec le transfert de la compétence de la ville à la Métropole
  • une ou des communes adhérentes au syndicat départemental historique : Syndicat Mixte d'Énergies du Département de l'Hérault, SEDI (syndicat de l'Isère), etc.

La compétence est facultative pour les communautés d'agglomération et les communautés de communes.

Gestionnaires du réseau de distribution

128 ELD ayant des formes juridiques variées

Contrairement au réseau de transport, le réseau de distribution n'est pas géré par un acteur unique qui, de plus, n'en est pas propriétaire. Bien que les AODE puissent avoir la maîtrise d'ouvrage d'une partie des travaux sur le réseau, ce sont bien les gestionnaires du réseau de distribution qui sont responsables au regard de la loi de l'exploitation, de l'entretien et du développement des réseaux de distribution, ainsi que du raccordement des utilisateurs de réseau (producteurs et consommateurs).

Seules les AODE ayant un gestionnaire de réseau autre (régies, SEM ou SICAE) peuvent les avoir conservées. L'article  L111-52 du code de l'énergie dresse la liste exclusive des gestionnaires de réseaux de distribution :

  • Enedis ou les Entreprises Locales de Distribution (ELD) existant au 9 avril 1946 et dont l'autonomie a été maintenue après cette date, pour le territoire métropolitain,
  • EDF, pour les zones non interconnectées.

L'arrêté du 22 octobre 2020 recense 128 ELD en France Métropolitaine dont la forme juridique est très variée : régies, sociétés d'économies mixtes (SEM), sociétés de droit agricole (SICAE) ou  sociétés privées (SA ou SARL). Elles sont souvent très anciennes puisque leur création est antérieure à 1946. En effet, le droit français n'autorise pas les AODE à changer de gestionnaire de réseau de distribution une fois que la gestion a été confiée à Enedis sur le territoire métropolitain.

Article L111-52
Les gestionnaires des réseaux publics de distribution d'électricité sont, dans leurs zones de desserte exclusives respectives :
1° La société gestionnaire des réseaux publics de distribution issue de la séparation entre les activités de gestion de réseau public de distribution et les activités de production ou de fourniture exercées par Electricité de France en application de l'article L. 111-57 ;
2° Les entreprises locales de distribution définies à l'article L. 111-54 ou les entreprises locales de distribution issues de la séparation entre leurs activités de gestion de réseau public de distribution et leurs activités de production ou de fourniture, en application de l'article L. 111-57 ou de l'article L. 111-58 ;
3° Le gestionnaire du réseau public de distribution d'électricité est, dans les zones non interconnectées au réseau métropolitain continental, l'entreprise Electricité de France ainsi que la société mentionnée à l'article L. 151-2.

Les syndicats d'énergie

Les syndicats sont des établissements publics auxquels un ensemble de communes voire tout un département confient certaines de leurs compétences. C'est par exemple le cas en matière de contrôle des concessions et de maîtrise d'ouvrage des réseaux publics de distribution d'électricité. Dans son rapport annuel, la Cour des Comptes relevait en 2013 seulement 55 départements disposant d'un syndicat unique. Sur les autres départements, plusieurs AODE peuvent être présentes sur le territoire : une ou plusieurs villes exerçant la compétence en direct et un ou plusieurs syndicats intercommunaux.
 

CRÉ, le régulateur de l'énergie

La Commission de Régulation de l'Énergie, CRÉ, est l'autorité administrative indépendante chargée de veiller au bon fonctionnement des marchés de l'Énergie. Ses compétences concernent également le réseau électrique et le raccordement des usagers à celui-ci. Elle a notamment les missions suivantes :

  • Elle fixe les méthodologies utilisées pour établir les Tarifs d’Utilisation des Réseaux Publics d'Électricité (TURPE) [Art. L341-3 du code l'énergie] ;
  • Elle se prononce sur l'évolution de ces même tarifs [Art. L341-3 du code l'énergie] ;
  • Elle précise les conditions de raccordement aux réseaux de transport et de distribution public d'électricité [Art. L134-1 du code l'énergie], pour en savoir plus sur les conditions de raccordement, voir Délibération de la CRE du 12 décembre 2019 ;
  • Elle approuve les barèmes de raccordement des Gestionnaires de Réseaux desservant plus de 100 000 clients [Art. L342-8 du code l'énergie].
  • Elle approuve les programmes d'investissements du Gestionnaire de Réseau de Transport.

Pour en savoir plus :

Autres acteurs

LES préfets de département en charge de coordonner les AODE

La loi NOMÉ, loi n° 2010-1488 du 7 décembre 2010 portant organisation du marché de l’électricité, donne responsabilité aux préfets de coordonner les AODE à l'échelle départementale. En effet, elle est venue compléter l'article L. 2224-31 du code général des collectivités territoriales avec le paragraphe suivant :

Article 21 de la loi NOMÉ :

« Chaque organisme de distribution d'électricité et de gaz transmet à chacune des autorités concédantes précitées un compte rendu de la politique d'investissement et de développement des réseaux prévue au 1° du II de l'article 13 de la loi n° 2004-803 du 9 août 2004 relative au service public de l'électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazières. Sur la base de ce compte rendu, les autorités organisatrices établissent un bilan détaillé de la mise en œuvre du programme prévisionnel de tous les investissements envisagés sur le réseau de distribution. Ce programme prévisionnel, qui précise notamment le montant et la localisation des travaux, est élaboré àl'occasion d'une conférence départementale réunie sous l'égide du préfet et transmis à chacune des autorités concédantes. »

 

 

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