Bilan prévisionnel 2021 - RTE
Mercredi 24 mars 2021, le gestionnaire du réseau de transport RTE a publié son "Bilan prévisionnel" pour la période 2021-2030. Trois grands enseignements en ressortent et sont résumés ci-après. A court-terme, la sécurité de l'approvisionnement demeure contrainte mais s'améliore à moyen-terme. La pointe pourrait diminuer y compris dans un scénario d'augmentation de la consommation d'électricité. La transformation du mix électrique devrait contribuer de manière substantielle aux efforts de décarbonation.
La sécurité de l'approvisionnement électrique est contrainte sur les trois prochains hivers
Ces contraintes s'expliquent par :
- la baisse de la disponibilité du parc nucléaire — aggravée par la crise sanitaire —,
- le retard de la mise en service de l'EPR de Flamanville et des parcs éoliens en mer,
- ainsi que par le rythme des actions d'efficacité énergétique qui est insuffisant pour compenser le manque de production.
Les marges sur la sécurité de l'approvisionnement devraient toutefois s'améliorer à horizon 2025.
La pointe serait susceptible de diminuer malgré l'augmentation de la consommation
Alors que le bilan prévisionnel 2017 prévoyait une tendance à la baisse de la consommation à horizon 2030-2035, le bilan prévisionnel 2021 prévoit plutôt une stagnation voire une légère augmentation de celle-ci à horizon 2030. Toutefois, la pointe électrique à une chance sur dix serait elle susceptible de continuer de baisser.
L'électrification des usages et le développement des énergies renouvelables contribuent à la décarbonation
Les transformations du système électrique — c'est-à-dire l'usage plus importante du vecteur électricité pour certains usages (mobilité par exemple) et l'augmentation de la production décarbonée — devraient contribuer à diminuer les émissions de 37 MT eqCO2 si atteinte des objectifs de la Programmation Pluriannuelle de l'énergie (PPE), ou de 27 MT eqCO2 si atteinte partielle de ces mêmes objectifs.
Les Les énergies renouvelables participent bien aux efforts de décarbonation :
"Le lien entre développement des énergies renouvelables électriques et réduction des émissions de gaz à effet de serre suscite parfois l’incompréhension de la part de certains commentateurs qui, se référant aux caractéristiques actuelles du système électrique, considèrent qu’il n’est pas nécessaire de développer des énergies renouvelables électriques puisque la production d’électricité est déjà très largement décarbonée. Or, si la performance carbone du système électrique français est indéniable, le raisonnement présenté ci-dessus est inexact : la réduction des émissions doit s’apprécier à l’échelle de l’économie dans son ensemble, et la trajectoire de la PPE permet bien d’accroître la production d’électricité bas-carbone (nucléaire et renouvelables) destinée à remplacer des combustibles fossiles dans le secteur des transports, du bâtiment ou de l’industrie. Les analyses du Bilan prévisionnel intègrent désormais systématiquement cette dimension d’ensemble." [Source RTE : bilan prévisionnel, principaux enseignements, p17]
L'atteinte d'une trajectoire PPE nécessitera une inflexion forte dans le développement du photovoltaïque et de l'éolien
"L’atteinte des cibles affichées dans la PPE nécessitera une inflexion forte dans le développement de ces filières, que l’on n’observe pas encore aujourd’hui, notamment pour la filière photovoltaïque. Le rythme observé ces dernières années conduirait en effet à des volumes très en deçà de ceux annoncés dans la PPE : 13 GW en 2023 (contre 20,1 GW dans la PPE) et à 17 GW en 2028 (contre 35,1 GW dans le scénario bas de la PPE). " [Source : bilan prévisionnel, p38]